Le 10 février 1763 — Le traité de Paris : La France peut
être heureuse sans Québec
Conférencier : Denis Vaugeois, historien émérite
Ce matin du 10 février, le duc de Choiseul
observe le duc de Bedford signer le fameux traité par lequel la France
cède, à la Grande-Bretagne, le Canada et diverses autres possessions à
travers le monde. Il s'y prépare depuis trois ans. Cette guerre qui a
duré sept ans a coûté trop cher à la France. Il a bien hâte de croiser
Voltaire qui lui écrivait quelques mois plus tôt : « Je suis comme le
public, j'aime mieux la paix que le Canada et je crois que la France
peut être heureuse sans Québec ». Choiseul a convaincu le Roi de
préférer le sucre et le poisson à la fourrure. Il n'a qu'un regret :
celui de ne pas avoir en face de lui William Pitt le grand vainqueur de
cette guerre. Il le sait bien embarrassé. Tous deux se posent en effet
la même question : que feront les Treize colonies sans une menace
française à leurs frontières ? En quittant la salle, il glisse à ses
conseillers : « Nous les tenons ! » Et tant pis pour cent
cinquante ans d'héroïsme, tant pis pour un prolongement de la France en
Amérique, tant pis pour ses alliés indiens. Qu'ils aillent aux Anglais
! Quant au marquis de Montcalm ? Que Dieu ait son âme !
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: Jacques
Blaquière
Richmond QC - Canada J0B 2H0
2016.02.08